En septembre 2023, la relation entre le Canada et l’Inde a atteint l’un de ses niveaux les plus bas après que le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le meurtre d’un militant sikh canadien en juin 2023 à Surrey, en Colombie-Britannique, pourrait être lié à des représentants du gouvernement indien. Toutefois, l’origine des tensions entre les deux pays remonte à une attaque terroriste survenue il y a près de quarante ans, considérée comme le « pire massacre » de l’histoire du Canada.
Le 23 juin 1985, une bombe a explosé à bord du vol 182 d’Air India à destination de New Delhi, un vol de passagers en partance de Toronto avec escale à Londres, au Royaume-Uni, au-dessus de l’océan Atlantique. L’explosion a tué les 329 personnes à bord. Les victimes comprenaient 268 ressortissants canadiens, la plupart d’origine indienne, et 82 enfants de moins de 13 ans. Une deuxième bombe dissimulée dans une mallette, destinée à faire exploser un autre vol d’Air India à destination de Bangkok au-dessus de l’océan Pacifique, a tué deux manutentionnaires de bagages à l’aéroport de Narita de Tokyo environ une heure plus tôt.
Malgré l’ampleur de l’attaque, l’enquête canadienne, considérée comme « bâclée », a mené à une seule condamnation. De plus, la tragédie reste largement absente de la mémoire publique canadienne. En effet, selon un sondage d’Angus Reid, 9 Canadiens sur 10 ont dit qu’ils ne savaient pas grand-chose, voire rien du tout, sur la pire attaque terroriste du pays, qui constituait également l’acte de terrorisme aérien le plus meurtrier jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001.
Un autre aspect souvent négligé de la tragédie est la façon dont elle est devenue une source permanente de méfiance dans les relations entre le Canada et l’Inde. Plusieurs facteurs ont contribué à cette méfiance : l’échec du Canada à prévenir l’attaque, son refus apparent de reconnaître qu’il s’agissait d’une tragédie « canadienne » et non étrangère, malgré le fait que le complot a été ourdi au Canada et que la plupart des victimes étaient des ressortissants canadiens; son manque apparent d’empathie à l’égard des familles des victimes; la perception durable, surtout à New Delhi, que le Canada aurait une attitude permissive à l’égard des activités extrémistes qui menaceraient l’intégrité territoriale de l’Inde.
Comment les attentats ont-ils été liés au Canada et à l’Inde ?
La plupart des victimes de la tragédie d’Air India étaient des Canadiens d’origine indienne. Les attentats – qui auraient été commis en réponse au raid réalisé en juin 1984 par l’armée indienne dans le Temple d’or, le principal lieu saint du sikhisme, pour déloger les militants du mouvement du Khalistan qui s’y trouvaient – ont également été attribués à un groupe « extrémiste » basé en Colombie-Britannique, le Babbar Khalsa. La principale demande du groupe était la création d’un État indépendant sikh, le Khalistan, dans le Penjab.
Le mouvement du Khalistan, que New Delhi considérait et considère toujours comme une menace existentielle, a entraîné une véritable insurrection au Penjab dans les années 1980 et 1990. L’opération du Temple d’or, ou « Blue Star », qui a marqué le point culminant de cette insurrection, a mené à l’assassinat de la première ministre indienne Indira Gandhi par ses deux gardes du corps sikhs en 1984, ainsi qu’au massacre de milliers de Sikhs dans le nord de l’Inde en guise de représailles. Cela a amené de nombreux Sikhs à chercher refuge au Canada et dans d’autres pays occidentaux.
Le soutien pour le mouvement du Khalistan dans certains cercles de la diaspora sikhe au Canada et les allégations d’intimidation (et maintenant de meurtre) de dissidents sikhs par New Delhi demeurent des sources de tension dans les relations canado-indiennes. Bien que les liens entre les deux pays aient été particulièrement tendus depuis l’incident meurtrier de 1985 – qui, selon de nombreux observateurs, n’a pas fait l’objet de justice et dont personne n’a pris la responsabilité – ce n’était pas le premier défi majeur dans les relations bilatérales, qui a vu de nombreux hauts et bas au cours des 70 dernières années.
Quelle est la « série d’erreurs successives » qui n’ont pas permis d’empêcher les attentats ?
Une enquête publique sur les attentats à la bombe menée par John C. Major, un juge de la Cour suprême du Canada à la retraite, instiguée par le premier ministre Stephen Harper en 2006, a révélé qu’une série d’erreurs successives ont été commises par les organismes canadiens dans la prévention des attentats contre Air India. Dans son rapport publié en 2010, M. Major a indiqué que les organismes de sécurité et de renseignement du Canada n’ont pas tenu compte des avertissements concernant une attaque détectée plusieurs mois à l’avance. Il a aussi attribué l’échec à prévenir l’attaque à des « guerres intestines » entre le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC), et à une « série d’erreurs successives » commises par les organismes gouvernementaux.
Une de ces erreurs s’est produite dans les jours précédant les attentats à la bombe. Les agents du SCRS qui surveillaient Talwinder Singh Parmar, fondateur et chef du Babbar Khalsa, ont entendu une détonation dans une zone boisée près de Duncan, en Colombie-Britannique. Il a été révélé plus tard que la source de cette détonation était un test d’explosif réalisé par M. Parmar. Les organismes canadiens auraient négligé l’incident, les agents du SCRS ayant interprété la détonation comme celle d’un coup de feu. Selon le rapport, l’opération a été suspendue le jour même de l’attentat au profit d’une cible liée à la guerre froide, malgré des « des comportements étonnants et sans contredit alarmants » observés par l’équipe de filature du SCRS.
De plus, James Bartleman, alors directeur général de la sécurité et du renseignement au ministère des Affaires extérieures du Canada, a témoigné devant la commission d’enquête que, quelques jours avant les attentats, il avait trouvé un document hautement classifié du Centre de la sécurité des télécommunications (CST), selon lequel le vol 182 allait être la cible d’extrémistes sikhs. Bartleman a affirmé qu’on lui avait répondu « de manière agressive » lorsqu’il en avait informé la GRC. Bien que son témoignage ait été discrédité par l’avocat du gouvernement et le CST aux audiences, l’enquête a jugé que le témoignage de Bartleman était crédible et qu’il était corroboré par d’autres éléments de preuve. Le rapport d’enquête conclut que, lors des audiences, « les organismes gouvernementaux [canadiens] ont déployé de grands efforts » pour démontrer que les données provenant de diverses sources sur l’attaque imminente « manquaient de précision ».
Le rapport d’enquête fait état d’autres erreurs commises le jour des attentats et la veille :
- Le 22 juin 1985, un homme disant s’appeler Manjit Singh s’est enregistré pour un vol du Canadien Pacifique de Vancouver à Toronto, avec correspondance pour le vol 182 d’Air India. Même si cette personne n’était pas en possession d’un billet confirmé pour le vol de suivant, la demande de transfert de son sac, qui contenait la bombe, au vol 182 d’Air India a été accordée par un agent de Canadien Pacifique.
- Bien que Manjit Singh ne soit pas monté à bord de l’avion à Vancouver, son sac « non autorisé » a tout de même été transféré.
- Selon le rapport de l’enquête publique publié en 2010, le jour des attentats, l’appareil à rayons X d’Air India est tombé en panne à Toronto après que 50 % à 75 % des sacs enregistrés ont été inspectés. Des détecteurs portatifs, qui se sont révélés inefficaces lors d’essais menés en janvier 1985 en présence de fonctionnaires de la GRC et de Transports Canada, ont ensuite été utilisés pour inspecter le reste des sacs. Le rapport indique également que le personnel de sécurité n’avait pas reçu la formation adéquate pour détecter un signal négatif provenant des détecteurs portatifs.
Qui a été tenu responsable du massacre ?
Selon John C. Major, les organismes canadiens ont commis des erreurs et fait preuve d’incompétence, et d’inattention à toutes les étapes : avant les attentats, après les attentats et pendant les enquêtes et procédures judiciaires subséquentes.
Une seule personne a été reconnue coupable dans cette affaire : Inderjit Singh Reyat, un électricien automobile résidant à Duncan, en Colombie-Britannique. En 1991, Reyat a été condamné à 10 ans de prison pour deux chefs d’accusation d’homicide involontaire et quatre chefs d’accusation liées à la possession d’explosifs en lien avec l’explosion à l’aéroport de Narita à Tokyo. En 2003, il a plaidé coupable à un autre chef d’accusation d’homicide involontaire et à un chef d’accusation de participation à la fabrication de la bombe. Il a reçu une autre peine d’emprisonnement de cinq ans et demeure la seule personne condamnée à l’égard des attentats.
Talwinder Singh Parmar, fondateur du Babbar Khalsa et considéré comme le responsable des attaques contre Air India dans le rapport de 2010, a également été arrêté en novembre 1985 pour des chefs d’accusation de possession d’armes, de possession d’explosifs et de complot en lien avec les attentats à la bombe. Toutefois, les accusations portées contre lui ont été abandonnées peu après son arrestation en raison d’un manque de preuve.
Ottawa a refusé la demande d’extradition de M. Parmar faite par New Delhi. Cependant, en 1992, M. Parmar aurait été tué en garde en vue en Inde alors qu’il y était en voyage. M. Parmar demeure encore aujourd’hui un symbole du mouvement du Khalistan au Canada. En effet, il a été dépeint comme un martyr sur un panneau d’affichage placé à côté du drapeau du Khalistan à l’extérieur du Guru Nanak Gurdwara à Surrey, en Colombie-Britannique, le même temple où le militant sikh Hardeep Singh Nijjar a été tué par balle en juin 2023.
En 2000, Ripudaman Singh Malik, un homme d’affaires de Vancouver, et Ajaib Singh Bagri, un menuisier de Kamloops, en Colombie-Britannique, ont été arrêtés pour conspiration et assassinat collectif en lien avec les attentats de 1985. Les arrestations, survenues 15 ans après la tuerie, ont donné lieu à l’un des procès les plus coûteux de l’histoire du Canada. À l’issue du procès en 2005, les deux hommes ont été déclarés non coupables et les familles des victimes ont exigé la tenue d’une enquête publique visant à répondre aux questions en suspens. Des manquements graves dans le dossier de la poursuite et des inquiétudes au sujet de la crédibilité des témoins clés ont été signalés par le juge en chef, qui a souligné que la destruction de 150 heures d’appels téléphoniques enregistrés par le SCRS était un cas de « négligence inacceptable ». Selon les documents de la GRC, le SCRS voulait que les bandes soient détruites pour protéger la confidentialité de l’un de ses agents qui avait infiltré le groupe extrémiste qui aurait été derrière l’attaque.
Pourquoi le Canada est-il accusé d’« indifférence » ?
En raison du manque de responsabilité dans le pire incident terroriste du Canada et de la conviction de certains selon laquelle la tragédie aurait pu être évitée, il y a une perception en Inde, ainsi que dans certains cercles au Canada qu’Ottawa a permis à l’extrémisme de prospérer en territoire canadien. De plus, certaines personnes au Canada persistent à croire qu’il s’agit d’une tragédie « étrangère », étant donné que les attentats auraient été motivés par des revendications trouvant leurs racines en Inde. Enfin, l’absence de commémoration dans la mémoire publique canadienne soulève des questions sur le racisme systémique. La plupart des victimes, y compris les ressortissants canadiens, étaient d’origine sud-asiatique.
Si l’enquête publique s’est abstenue de qualifier de « racistes » la réaction du Canada envers à l’égard des familles des victimes et l’enquête sur les attentats, elle a dénoncé l’attitude insensible du gouvernement envers les familles des victimes. Par exemple, aucun fonctionnaire canadien n’était présent à l’aéroport Heathrow de Londres, au Royaume-Uni, pour aider les familles des victimes à leur arrivée après l’attentat. Ce n’est qu’en 2007, deux décennies plus tard, que des monuments ont été érigés au Canada pour commémorer les victimes.
En 2010, 25 ans après les attentats, le premier ministre Stephen Harper s’est excusé pour les manquements du gouvernement du Canada, notamment la façon dont les familles des victimes ont été traitées et la façon dont leur « besoin légitime de réponses » a été reçu avec « dédain par l’administration ». Il a également reconnu qu’« il ne s’agissait pas d’un acte de violence venant de l’étranger », mais que « cet acte meurtrier [avait] été conçu au Canada, exécuté au Canada, par des citoyens canadiens, et que ses victimes étaient pour la plupart leurs concitoyens ». Les excuses de Harper, qui ont été présentées après la publication du rapport de l’enquête publique, n’ont toutefois pas effacé les inquiétudes au sujet de l’« indifférence » et de la négligence dans le traitement de cette affaire.
Pourquoi la tragédie demeure-t-elle un point sensible dans les relations entre le Canada et l’Inde ?
L’« indifférence » apparente du Canada quant à la prévention et à la punition des attentats du vol Air India a encore des répercussions négatives sur ses relations avec l’Inde, un pays qui a récemment accusé le Canada de permettre sur son territoire des activités extrémistes du mouvement du Khalistan qui menacent l’intégrité territoriale de l’Inde. Ce genre de discours s’est accentué en Inde après que Trudeau a déclaré devant la Chambre des communes en septembre 2023 que le gouvernement canadien avait des renseignements « crédibles » reliant le meurtre du militant sikh canadien Hardeep Singh Nijjar à des représentants du gouvernement indien. New Delhi a immédiatement rejeté les allégations, les qualifiant d’« absurdes », et a à son tour accusé le Canada d’être un « refuge sûr » pour les terroristes et les « activités hostiles à l’Inde ».
En juin 2023, Jody Thomas, l’ancienne conseillère à la sécurité nationale de Trudeau, a déclaré que l’Inde était parmi les principaux acteurs d’interférence étrangère au Canada. Depuis lors, l’Inde a été accusée d’ingérence étrangère et de répression transnationale non seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis et en Australie. Au Canada, les allégations comprennent l’ingérence dans les processus électoraux, l’intimidation de dissidents au sein de groupes de la diaspora et l’assassinat d’un citoyen canadien sur le territoire canadien. L’allégation d’assassinat a également été considérée comme crédible dans un acte d’accusation déposé en novembre 2023 devant un tribunal de New York pour un « meurtre à forfait » commis aux États-Unis impliquant un fonctionnaire indien qui aurait ciblé un militant sikh du mouvement du Khalistan.
Malgré les similitudes entre les allégations canadiennes et américaines, il y a une différence notoire dans l’attitude de l’Inde à l’égard des deux cas. Dans le dossier américain, il semble que les affaires se poursuivent normalement, et New Delhi a promis une enquête interne. Selon les médias, l’enquête blâme des « agents dissidents », ce qui laisse croire que le complot pour meurtre n’a pas été officiellement sanctionné. Toutefois, dans le dossier canadien, l’Inde a maintenu sa position, affirmant que le Canada « a fait de la place aux extrémistes et aux terroristes » dans ses politiques.
L’indifférence apparente d’Ottawa, passée ou actuelle, peut être une question très préoccupante, mais elle ne justifie pas la perpétration alléguée d’assassinats extraterritoriaux ni la répression de dissidents d’outre-mer par une puissance étrangère.
Que les allégations du gouvernement indien concernant la laxité du Canada par rapport à l’extrémisme soient convaincantes ou non, le cas de l’attentat à la bombe contre Air India demeure un problème très délicat et largement ignoré dans les relations bilatérales. La portée géopolitique relativement faible du Canada peut expliquer en partie les différentes attitudes que New Delhi a adoptées envers Washington et Ottawa, mais on ne peut ignorer la méfiance qui s’est installée à la suite de la tragédie d’Air India. Le Canada est une « exception » parmi les pays occidentaux qui, au cours des dernières décennies, ont forgé des liens stratégiques plus étroits avec l’Inde face à la montée des rivalités géopolitiques.
Même avant la déclaration du premier ministre Trudeau en septembre 2023, cette méfiance a parfois fait surface et érodé la relation entre les deux pays. Par exemple, en juin 2023, environ deux semaines avant le meurtre de M. Nijjar, le ministre indien des Affaires extérieures S. Jaishankar a fustigé le Canada pour la glorification apparente de l’assassinat d’Indira Gandhi lors d’une parade sikhe tenue à Brampton, en Ontario. Un char allégorique illustrait l’assassinat de Gandhi aux mains de ses deux gardiens du corps sikhs.
En 2018, lors de la visite de Trudeau en Inde, Jaspal Atwal, un résident de la Colombie-Britannique qui était présumé membre d’un groupe terroriste interdit, l’International Sikh Youth Association (ISYF), et qui avait été reconnu coupable d’avoir tenté d’assassiner un ministre indien alors que ce dernier était au Canada en 1986, a été invité à assister à deux événements en compagnie du premier ministre canadien, un incident qui mettrait ensuite Ottawa dans l’embarras.
Quel est l’avenir des relations des relations canado-indiennes ?
À l’heure actuelle, il semble y avoir un écart important dans la façon dont le Canada et l’Inde perçoivent les menaces émanant des activités militantes du mouvement du Khalistan. New Delhi éprouve du ressentiment à l’égard des gouvernements occidentaux qui ignorent ce qu’il considère comme la résurgence d’une menace grave à sa sécurité. Bien que le gouvernement canadien ait toujours maintenu qu’il respecte l’intégrité territoriale de l’Inde, les appels à la sécession sont protégés par la loi canadienne au nom de la « liberté d’expression », à condition qu’ils ne constituent pas des activités criminelles. Les définitions du terrorisme et de l’extrémisme du gouvernement indien diffèrent également de celles du système juridique canadien. Toutefois, de graves questions ont été soulevées récemment dans les médias sur la nature des activités militantes du mouvement du Khalistan qui auraient lieu sur le territoire canadien.
Les relations bilatérales sont ébranlées par une enquête criminelle en cours au Canada sur la participation potentielle du gouvernement indien dans le meurtre de Hardeep Singh Nijjar, qui a été désigné comme « terroriste » par New Delhi en 2020.
En mai 2024, la GRC a arrêté et a accusé quatre ressortissants indiens, apparemment associés à un groupe criminel de Penjab appelé le Lawrence Bishnoi Gang, pour ce meurtre. Le ministre indien des Affaires extérieures S. Jaishankar a réagi aux arrestations en déclarant que le Canada a permis à des « criminels » d’entrer dans le pays.
Malheureusement, alors que les deux nations auraient dû être unies dans la douleur à la suite des attentats à la bombe contre Air India ayant causé la perte de plus de 300 vies humaines, la tragédie a plutôt donné lieu à des décennies de méfiance. Si les obstacles historiques ne sont pas surmontés, les relations canado-indiennes risquent de se détériorer davantage.
• Édité par : Vina Nadjibulla, vice-présidente, Recherche et stratégie, Fondation Asie Pacifique du Canada ; Erin Williams, gestionnaire principale de programme, Compétences Asie, FAP Canada ; Ted Fraser, rédacteur principal, FAP Canada.