Youth hold rally with signs against anti-Asian racism

Le racisme anti-asiatique au Canada : Qu’allons-nous faire, maintenant?

En 2020, alors que la pandémie frappait à la porte du Canada, une « pandémie fantôme » parallèle de haine et de discrimination a surgi et exposé les fissures de notre mosaïque apparemment multiculturelle. Selon un nouveau rapport, le Canada a enregistré plus de 1 150 cas d’attaques racistes depuis mars 2002. La majorité des incidents ont été signalés par des personnes s’identifiant comme étant des Asiatiques de l’Est. Selon le rapport de la police municipale de Vancouver, en Colombie-Britannique, pour la fin d’année 2020, les crimes haineux ont augmenté de 717 % par rapport à l’année précédente. Et à travers le Canada, les preuves de l’augmentation de la violence et de l’hostilité, en particulier à l’encontre des Asiatiques et des Canadiens d’origine asiatique, sont nombreuses. La question n’est plus de savoir si le racisme existe, mais plutôt de savoir ce que nous pouvons faire pour y remédier.

Afin de mieux comprendre le contexte actuel du Canada et d’explorer notre avenir, la Fondation Asie Pacifique du Canada a réuni 23 jeunes adultes qui ont déclaré être d’origine asiatique pour une conversation approfondie sur la société canadienne, la diversité et le multiculturalisme, et le racisme anti-asiatique. Le format d’un groupe de discussion nous a permis de mieux évaluer leurs perspectives sur la construction d’un espace inclusif qui s’appuie sur les connaissances expérientielles des participants en matière de croissance et/ou de vie au Canada.

Les conclusions et les recommandations issues de ces conversations sont présentées dans notre nouveau rapport intitulé Where Do We Go From Here? (Qu’allons-nous faire, maintenant?). De jeunes adultes d’Asie de l’Est parlent du multiculturalisme et du racisme anti-asiatique au Canada, et des recommandations pour construire un avenir inclusif.

Principaux points à retenir :

1.    L’hostilité, les préjugés et la discrimination envers les Asiatiques ne sont pas des phénomènes nouveaux. La plupart des participants ont déclaré avoir subi ces traitements directement.

2.    Les stéréotypes nuisibles et les « microagressions » sont répandus et persistants. Les impacts de ces actes discriminatoires sont souvent à long terme, et de nature sociale, psychologique, voire physique.

3.    Les jeunes adultes ont déterminé deux domaines où le changement peut effectivement produire un espace plus inclusif et plus tolérant : l’éducation et les médias de masse. Pour les Canadiens de tous âges, il s’agit de deux sources importantes de « construction » de leurs perspectives.

4.    Enfin, l’édification d’une société équitable et inclusive ne signifie pas qu’un seul événement, un seul mois ou une seule année y soit consacré. Cela devrait plutôt être un effort continu qui évolue avec le temps et les besoins.
[Executive Summary]

Résumé

La pandémie de coronavirus a exposé et exacerbé des failles et des fissures profondes, non seulement dans les systèmes de santé publique de nombreux pays, mais aussi dans leurs systèmes de protection sociale, leurs politiques et leurs sociétés. Et le Canada ne fait pas exception. Au nombre des « pandémies fantômes » auxquelles les Canadiens doivent faire face, on constate une augmentation alarmante de la violence et de l’hostilité des Canadiens à l’égard de leurs concitoyens, en particulier les personnes d’origine asiatique.

Les étudiants et travailleurs internationaux asiatiques résidant au Canada se trouvent également parmi les victimes. Selon un nouveau rapport intitulé A Year of Racist Attacks, publié par plusieurs groupes de défense des droits du Canada, il y a eu 1 150 cas d’attaques racistes à travers le Canada depuis mars 2020. La majeure partie des rapports d’incidents provient de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, et plus de 84 % de ces rapports ont été faits par des personnes qui s’identifient comme des Asiatiques de l’Est.

Au cours de l’été 2020, la Fondation Asie Pacifique du Canada (la Fondation) a organisé une série de groupes de discussion avec des jeunes s’identifiant comme Asiatiques de l’Est, dans l’espoir de mieux comprendre comment ils enduraient et vivaient cette escalade d’agressions anti-asiatiques. Ces groupes de discussion étaient composés de jeunes adultes (âgés de 20 à 28 ans), dont des citoyens canadiens, des résidents permanents et des résidents temporaires. Au cours de ses 36 années d’existence, la Fondation a préconisé un engagement et une compréhension accrus entre le Canada et l’Asie, que ce soit entre les différents niveaux de gouvernement, les partenaires commerciaux, les groupes autochtones, les chercheurs ou les ONG et les organisations de la société civile. Nous nous sommes également efforcés d’être une source d’information et d’analyse objective sur les événements qui se produisent dans la région de l’Asie Pacifique et de formuler des recommandations sur la façon dont le Canada peut et doit réagir.

Une part importante de notre engagement envers ce mandat consiste à éduquer et à faire participer les jeunes. Avec nos programmes, nous cherchons à atteindre des jeunes d’origines très diverses, tout en tenant compte du fait que ces programmes peuvent avoir une importance particulière pour certains jeunes d’origine asiatique. C’est pourquoi nous voulions leur demander directement leur avis sur la façon dont nous et d’autres organisations pourrions faire davantage pour lutter efficacement contre la haine, les préjugés, la discrimination et les stéréotypes à l’égard des Asiatiques et des Canadiens d’origine asiatique. Nous intégrons certaines de ces idées dans nos projets actuels, mais nous sommes également heureux de pouvoir les partager avec d’autres qui souhaitent faire de même. Voici quelques-unes des principales conclusions de ces groupes de discussion :

1. La haine, l’hostilité, les préjugés et la discrimination à l’égard des Asiatiques ne sont ni des phénomènes nouveaux ni des incidents isolés. La plupart de nos participants ont vécu ce type de traitement directement, sous différentes formes et à différents moments de leur vie.

2. Les stéréotypes nuisibles sur l’Asie, les Asiatiques et les Canadiens d’origine asiatique sont omniprésents et persistants. De plus, certains des participants ont dit avoir subi ces stéréotypes lors d’interactions de la part de personnes qu’ils connaissent — leurs pairs, leurs camarades de classe, et même leurs amis.

3. Même si de nombreux participants estiment que les sources de préjugés et d’idées préconçues à l’égard des Asiatiques sont très répandues, ils ont dégagé deux domaines dans lesquels il serait possible de se mobiliser pour résoudre le problème : l’éducation sur l’Asie et les expériences des Canadiens d’origine asiatique, et une meilleure représentation des Asiatiques et des populations de la diaspora asiatique dans les médias et la culture populaire.

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Erin Williams

Erin est gestionnaire principale de programme à la Fondation Asie Pacifique du Canada, où elle supervise les programmes liés aux compétences et à l’éducation sur l’Asie et dirige le programme de développement des Jeunes professionnels Canada-Asie de la Fondation. 

Avant de rejoindre la FAP Canada, Erin a contribué au Comité des membres canadiens du Conseil de coopération pour la sécurité dans l’Asie-Pacifique (CSCAP), un dialogue régional sur la sécurité dans le cadre du deuxième front. À ce titre, elle a participé à deux groupes d’étude coprésidés par le Canada : l’un sur le maintien et la consolidation de la paix au niveau régional, l’autre sur la responsabilité de protéger. Elle a également été corédactrice (avec Brian Job) de la publication phare annuelle du CSCAP, The CSCAP Regional Security Outlook. Erin a travaillé comme adjointe à la rédaction de Pacific Affairs et dans le domaine de l’éducation des immigrants et des réfugiés dans le Minnesota et en Californie.

Erin est titulaire d’une maîtrise en études politiques Asie-Pacifique de la University of British Columbia et d’une maîtrise en relations internationales de la Boston University.

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