Les luttes de pouvoir et la polarisation plongent la Corée du Sud dans un état de crise

Soldiers in Seoul, South Korea
Des soldats tentent d’entrer à l’Assemblée nationale à Séoul le 4 décembre 2024, après que le président sud-coréen Yoon Suk Yeol ait déclaré la loi martiale. | Photo par Jung Yeon-je/FAP gracieuseté de Getty Images

Les 3 et 4 décembre 2024, l’Asie de l’Est a vécu un quasi-effondrement de l’une de ses démocraties les plus célèbres. Dans une annonce tardive, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a mobilisé les forces militaires pour résoudre une simple impasse budgétaire et une grève des professionnels de la santé. Il a déclaré une forme radicale de loi martiale, incluant la fermeture des partis politiques, du parlement et des médias libres. Atterrissant en hélicoptère, des forces militaires d’élite ont entouré le Parlement et ont été réparties pour arrêter les principaux dirigeants, y compris le chef du parti de Yoon.

Le chaos a pris fin six heures plus tard à la suite d’un vote de l’Assemblée nationale dirigée par l’opposition pour lever la loi martiale. Les législateurs ont réussi à s’immiscer à travers les groupements militaires avec l’aide de la foule de citoyens s’étant mobilisés à l’extérieur du bâtiment.

L’Assemblée nationale s’est réunie de nouveau le 7 décembre pour examiner la destitution de Yoon pour trahison et abus de la constitution du pays. Les députés ont également discuté d’une enquête spéciale sur des allégations de corruption envers l’épouse de Yoon, auparavant empêchée à trois reprises par ce dernier. Ce vote nécessitait que 200 députés sur 300 soient en faveur d’une telle motion. L’opération a échoué, tous les membres du Parti du pouvoir au peuple (PPP) de Yoon ayant voté contre l’enquête spéciale et boycotté le vote de destitution.

Pour l’instant, le PPP semble vouloir adopter une position intermédiaire entre la destitution de Yoon ou la poursuite de son mandat de présidence. Pendant ce temps, les dirigeants du parti semblent vouloir gagner du temps pour permettre aux procès en cours contre le chef de l’opposition, Lee Jae-Myung du Parti démocratique de Corée, de suivre leur cours. Le chef du PPP Han Dong-Hoon et le premier ministre Han Duck-Soo ont promis d’obtenir la démission précoce de Yoon et d’assumer le rôle d’autorité par intérim. Cette déclaration a immédiatement été accueillie par de vives critiques, les premiers ministres de leurs partis respectifs soutenant qu’un tel processus serait inconstitutionnel.

Un nouveau vote de destitution est prévu le 14 décembre, mais une avancée semble improbable. Les prochaines semaines s’annoncent tendues, avec une mobilisation populaire et des manifestations à grande échelle, ainsi que des manœuvres complexes des partis. Même si le Parti démocratique a des chances de finalement accéder au pouvoir, le chemin vers cet objectif sera parsemé d’embûches.

Ce qui s’est passé lors des six heures critiques

Dans sa brusque déclaration de loi martiale, Yoon a invoqué le besoin « d’écraser les forces anti-étatiques qui font des ravages ». La police a rapidement fermé l’Assemblée nationale, empêchant les législateurs et les conseillers d’y entrer. Le chef d’état-major de l’armée général Park An-su, nommé commandant de la loi martiale par Yoon, a annoncé que le décret de loi martiale numéro 1 est entré en vigueur à 23 h. Le commandement de loi martiale a envoyé environ 230 soldats à l’Assemblée nationale et environ 290 à la commission électorale nationale, ces derniers brisant les fenêtres pour entrer.

Vers 1 h le 4 décembre, le conférencier de l’Assemblée nationale Woo Won-Shik a réuni 190 législateurs, qui ont voté unanimement pour invalider la déclaration de loi martiale de Yoon. Le chef du Parti démocratique Lee Jae-Myung, dont le parti détient 170 des 300 sièges à l’Assemblée, en plus de la possibilité d’en rassembler 19 supplémentaires provenant des cinq partis alliés, a annoncé que les membres de son parti demeureraient à l’intérieur du bâtiment jusqu’à ce que Yoon lève officiellement son ordre.

À 4 h 30 le 4 décembre, Yoon a annoncé qu’il se plierait à la décision de l’Assemblée, mettant officiellement fin à la déclaration de loi martiale ayant duré six heures.

Pourquoi est-ce arrivé : motifs et déclencheurs

Pourquoi Yoon a-t-il déclaré la loi martiale? Son décret d’origine présentait six raisons, notamment « la prévention des tentatives de renversement du système démocratique libre » et « l’obligation pour tous les professionnels de la santé en grève de retourner au travail dans les 48 prochaines heures ». Dans son discours à la nation, Yoon a accusé l’opposition de tenter de paralyser le pouvoir exécutif par le biais de mouvements de destitution et par l’adoption d’un budget annuel réduit, ce qui, selon lui, entraînerait l’effondrement de l’ordre constitutionnel.

Les critiques, y compris les politiciens, les experts et même les médias conservateurs, ont souligné qu’aucune de ces raisons ne respectait les exigences constitutionnelles requises pour déclarer une loi martiale. Selon l’article 77, la loi martiale peut être déclarée seulement « en temps de guerre, lors d’un état d’urgence ou lors d’une crise nationale équivalente à ce type de situation ».

À un niveau plus fondamental, au moins trois facteurs ont probablement contribué à la décision radicale de Yoon. Premièrement, il est entré en poste en mai 2022 en tant que conservateur pur et dur, mais il avait gagné avec une minuscule marge de 0,73 point de pourcentage. Son administration est confrontée à une impasse politique, surtout depuis avril 2024, moment où les partis d’opposition ont remporté une écrasante majorité à l’Assemblée législative. Yoon s’est heurté à l’opposition au sujet de plusieurs de ses politiques, du budget et des enquêtes spéciales sur sa conjointe Kim Keon-Hee, qui a été l’objet d’allégations de corruption, de plagiat académique et de manipulation boursière.

Deuxièmement, les tensions se sont amplifiées entre Yoon et l’opposition en raison des tentatives de ce dernier de destituer des responsables gouvernementaux haut placés, certains ayant été nommés par Yoon. Qui plus est, lorsque l’opposition a tenté de désigner un procureur spécial pour enquêter sur la première dame, l’administration de Yoon a bloqué ces mesures à répétition.

Troisièmement, le taux d’approbation de Yoon a chuté de manière radicale. Un sondage de Korea Gallup a évalué son taux d’approbation à 17 % début novembre, son taux de désapprobation atteignant 74 %, principalement en raison des scandales impliquant la première dame.

Le 6 décembre, les législateurs de l’opposition ont sous-entendu que Yoon croyait fermement qu’une fraude avait été commise lors de la récente élection de l’Assemblée nationale, et ont souligné qu’environ 280 soldats de la loi martiale ont été envoyés à la commission électorale nationale, selon le ministre de la défense Kim, « pour enquêter sur une fraude électorale ». Lors d’une audience le 10 décembre, Kwan Joong-Keun, commandant des opérations spéciales de l’armée, a révélé que Yoon lui a téléphoné directement la nuit du 3 décembre et a ordonné aux troupes de « rapidement défoncer la porte de l’Assemblée et de sortir les législateurs qui s’y trouvent ».

Qui étaient les acteurs principaux?

Au cours des derniers jours, il est devenu évident que seulement quelques personnes étaient au courant des plans de Yoon. À 22 h, ce soir-là, juste avant sa déclaration de loi martiale, Yoon a convoqué une réunion d’urgence du Cabinet avec 11 représentants clés, y compris le premier ministre Han Duck-Soo et le ministre de la Défense Kim Yong-Hyun. Apparemment, ils en entendaient parler pour la première fois et ont exprimé leur ferme opposition. Néanmoins, en Corée du Sud, le président détient l’autorité unilatérale de déclarer la loi martiale en vertu de la constitution, et cela ne l’a pas dissuadé.

Les enquêtes menées jusqu’à présent ont révélé que la « faction Chungnam » s’est avérée déterminante dans tout ce chaos. Chungnam est le nom de l’école secondaire qu’ont fréquentée Yoon et le ministre de la Défense Kim, qui a soumis la proposition de loi martiale à Yoon. Le commandant de la contre-ingérence Yeo In-hyung, aussi de la faction Chungnam, a dit aux enquêteurs qu’il ne faisait que suivre les ordres et n’était initialement pas au courant qu’il contribuait à l’imposition d’une loi martiale. Même si certains experts ont attribué la décision extrême de Yoon à son impulsivité et à son tempérament, il avait vraisemblablement caressé l’idée à l’automne, de plus en plus frustré par l’impasse politique.

Autres points de vue

Contrairement au Canada et au Japon, qui sont des systèmes parlementaires, et contrairement aux États-Unis qui ont un système exclusivement présidentiel, la Corée du Sud est un système semi-présidentiel. Dans un tel système, les électeurs élisent directement leur président et les députés. Les deux types de représentants élus ont non seulement une légitimité politique directe, mais ils peuvent également exercer leur influence sur le pouvoir exécutif. Par exemple, le président ne peut pas outrepasser une impasse budgétaire au Parlement.

Contrairement à la France, un autre système semi-présidentiel, le système de la Corée du Sud ne résout pas le problème de la « présidence impériale », dans la mesure où le président est responsable de la politique intérieure et des affaires étrangères et que le premier ministre jour un rôle davantage auxiliaire. De plus, la constitution de la Corée du Sud confère au Parlement de puissants pouvoirs d’enquête. Pour qu’un tel système fonctionne efficacement, les comportements des électeurs doivent s’avérer constants, ou les deux parties doivent se montrer ouvertes aux compromis. Dans le cas contraire, lorsque les électeurs donnent à différents partis le contrôle sur les deux divisions du gouvernement, comme en ce moment en Corée du Sud, il peut en résulter une importante polarisation.

La Corée du Sud n’est toutefois pas entièrement unique : deux autres systèmes semi-présidentiels se trouvent également dans un état de crise intense. Le premier est la France, comportant une forme importante de système semi-présidentiel qui comprend des votes de censure du Parlement envers le Cabinet. En fait, au moment où la crise a éclaté en Corée du Sud, c’est exactement ce que le Parlement français a fait, laissant le pays sans gouvernement ni budget et confronté à une gouvernance paralysée et à une crise financière potentielle.

L’autre cas est Taïwan. En janvier 2024, les électeurs ont élu un président du Parti démocrate progressiste (PDP) du centre gauche, tout en accordant la majorité parlementaire au parti plus conservateur Kuomintang (KMT) ainsi qu’au Parti populaire taïwanais (PPT). Dans cette situation également, les deux divisions se sont ouvertement lancées dans des hostilités, tout en se montrant fermées aux compromis et, par le fait même, incapables de gouverner. Chaque côté accuse l’autre d’être antidémocratique ou redevable à des intérêts extérieurs, ce qui n’est pas sans rappeler le discours de loi martiale de Yoon. Malgré des accusations de dépassement parlementaire, l’Assemblée législative de Taïwan, le Yuan, a adopté des lois radicales pour tenter d’exercer un contrôle sur le pouvoir exécutif. Pendant ce temps, le bureau du président a accusé le KMT de trahison et de collusion avec les forces extérieures. Le chef du PTP (qui détient l’équilibre des forces au Parlement) a été arrêté à la suite d’une vaste enquête anti-corruption portant sur des affaires relativement anciennes.

Le soir du 3 décembre, le caucus parlementaire du PDP semblait avoir publié un communiqué inquiétant saluant la tentative de coup d’État en Corée du Sud et suggérant d’en tirer des leçons. (Le parti a ultérieurement supprimé sa publication et est revenu sur sa déclaration.) Ce message a suscité un débat généralisé et critique à Taïwan, les critiques soulignant que le PDP lui-même avait été victime de la loi martiale au cours du passé autoritaire de Taïwan. Cet épisode révèle le sentiment important de polarisation dans la politique taïwanaise ainsi que l’impasse extrême entre les pouvoirs exécutif et législatif du gouvernement, semblable à ce que nous observons en Corée du Sud.

Trois autres enseignements ressortent des événements dramatiques de Séoul. Premièrement, au cours des cycles politiques récents, la vengeance contre ses opposants est devenue une caractéristique déterminante de la politique sud-coréenne. Le tout, combiné à la colère suivant la COVID-19 et à la montée des inégalités, a rendu la polarisation particulièrement toxique. Chaque camp vit dans des bulles distinctes sur les réseaux sociaux et considère l’autre comme une menace existentielle, ce qui, dans l’esprit des gens, justifie les mesures draconiennes, même si cela implique de saper les institutions démocratiques. Il s’agit d’un climat politique dans lequel on oppose les générations entre elles, les hommes contre les femmes et les régions les unes contre les autres. Les compromis, le respect mutuel et le sens de la tolérance, toutes des normes essentielles au fonctionnement de la démocratie, sont presque inexistantes dans la politique sud-coréenne d’aujourd’hui.

Deuxièmement, il y a un côté positif au drame politique en Corée du Sud : quelques minutes après la déclaration de loi martiale, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues et ont encerclé le Parlement. Elles ont envahi l’armée, ce qui a permis aux parlementaires des partis au pouvoir et de l’opposition de traverser les regroupements militaires et d’entrer à l’Assemblée nationale. Ces événements rappellent cependant que la survie de la démocratie ne peut être tenue pour acquise et que les citoyens doivent se battre pour elle en temps de crise. Dans les deux heures suivant la déclaration de loi martiale, les 190 premiers ministres qui ont réussi à entrer à l’Assemblée nationale aux petites heures le 4 décembre ont tous voté en faveur de l’abrogation de la loi martiale. Qui plus est, le vote comprenait celui des 18 membres du parti de Yoon, eux-mêmes soutenus par le chef du parti au pouvoir, Han Dong-Hoon.

Troisièmement, la démocratie sud-coréenne est indéniablement affaiblie par cet événement. La plupart des Sud-Coréens et des observateurs s’entendent sur le fait que Yoon ne peut pas rester au pouvoir, surtout après avoir considéré comme un moyen acceptable pour se sortir de l’impasse budgétaire le déploiement de forces militaires d’ordinaire formées pour traquer les dirigeants nord-coréens en temps de guerre.

Prochaines étapes

Les États-Unis ont joué un rôle clé pour maintenir la survie démocratique en Corée du Sud, soit en signalant clairement à Yoon qu’ils ne soutenaient pas ses actions. La stratégie de ce dernier a mis à rude épreuve l’alliance entre les deux pays. Les militaires sud-coréens et américains positionnés en Corée du Sud sont régis par un commandement unifié, et Yoon n’avait donné aucun avertissement préalable à Washington. Qui plus est, Yoon a vraisemblablement affaibli le soutien américain envers la sécurité sud-coréenne, à un moment où un Donald Trump sceptique quant à l’alliance s’apprête à revenir à la Maison-Blanche.

De plus, le parti au pouvoir est divisé. Il a formé un consensus pour ne pas soutenir la motion de destitution envers Yoon, mais le chef du parti Han, ayant initialement déclaré que « la loi martiale est contre la constitution », semble maintenant hésiter. Il a incité Yoon à quitter le parti, mais après le dévoilement du plan de Yoon d’arrêter Han, ce dernier a publiquement insisté pour que l’autorité de Yoon soit suspendue, même si la majorité des premiers ministres du parti s’opposent farouchement à cette idée.

Le Parti démocratique de l’opposition est déterminé à aller de l’avant avec la destitution. S’il réussit, le cas sera amené au tribunal constitutionnel. À partir de ce moment, les juges doivent prendre une décision finale dans les 180 jours. Le problème, cependant, est que trois des neuf sièges requis à ce tribunal sont actuellement vacants. Il faut donc rapidement nommer de nouveaux juges. Si le tribunal empêche la destitution, une élection présidentielle devra avoir lieu dans les deux mois.

Les protestations publiques exigeant la destitution de Yoon prennent rapidement de l’ampleur, mettant une pression supplémentaire sur le parti au pouvoir. Il y a de fortes chances que les deux factions entre Han et Yoon finissent par diviser le parti. Certaines personnalités conservatrices ont tenté de minimiser la gravité de ce problème en le qualifiant « d’embûche momentanée », mais ses conséquences sur la stabilité démocratique et le paysage politique de la Corée du Sud pourraient être durables. Que la destitution se produise ou soit refusée, la Corée demeurera probablement frustrée et polarisée.

Le 12 décembre, dans un discours télévisé, Yoon a réitéré les arguments qu’il avait avancés lors de ses excuses de la fin de semaine précédente, affirmant que sa déclaration de loi martiale découlait de ses efforts pour arrêter les « forces anti-étatiques » et « empêcher l’effondrement de la démocratie coréenne ». Il a nié les accusations d’insurrection portées contre lui et ses alliés, affirmant qu’il « se battrait jusqu’au bout » même s’il était « destitué ou enquêté ». La prochaine motion de destitution est prévue pour le 14 décembre. Avec la réputation démocratique de la Corée altérée et sa diplomatie dans les limbes dans un contexte géopolitique intense, il est peu probable que Yoon puisse tenir le coup plus longtemps. Qu’il soit poussé à démissionner par son parti ou destitué au cours des semaines à venir, une nouvelle élection est probable au cours des prochains mois.

• Edité par Erin Williams, gestionnaire principale de programme, Vina Nadjibulla, vice-présidente recherche et stratégie, et Ted Fraser, rédacteur principal, FAP Canada.

Sun Ryung Park

Sun Ryung Park est titulaire d'un doctorat. candidat en sciences politiques à l’Université de la Colombie-Britannique. Elle est également récipiendaire de la bourse de recherche sur le commerce et le développement du Pacifique pour jeunes chercheurs 2023 et de la bourse Taiwan 2024 du ministère des Affaires étrangères de Taiwan. Elle a été boursière Liu (2021-2022) à l’École des politiques publiques et des affaires mondiales, et boursière de l’Institut de recherche asiatique (2021-2023) au Centre d’études coréennes, IAR, UBC.  

Ses recherches portent sur la transition verte et la sécurité énergétique en Corée du Sud, au Japon et à Taiwan dans le contexte de rivalité entre les États-Unis et la Chine. Ses travaux universitaires impliquent une analyse comparative de la résurgence de l’intervention de l’État et de la revitalisation des outils traditionnels et innovants de politique industrielle, motivés par la concurrence intense entre les États dans la course aux technologies vertes.

Sun a obtenu sa maîtrise et son baccalauréat en sciences politiques et relations internationales de l'Université de Corée, à Séoul, en Corée du Sud. Avant son doctorat. programme à l'UBC, elle a travaillé à l'East Asia Institute de Séoul et a effectué un stage à la Korea Society à New York.

Yves Tiberghien

Yves Tiberghien est professeur de sciences politiques, directeur émérite de l'Institut de recherche asiatique et codirecteur du Centre de recherche japonaise à l'University of British Columbia à Vancouver, Canada. Il était professeur invité à l'École des sciences économiques et politiques de Taipei et est membre émérite de la Fondation Asie-Pacifique du Canada, président de Vision20 et chercheur principal du Global Summitry Project, Munk School, University of Toronto.

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