Enseigner l’histoire des Canadiens d’origine asiatique

Changer l’éducation pour une société en mutation 

La Nouvelle-Écosse est en pleine mutation. Après des décennies de taux d’immigration stables en Nouvelle-Écosse, les données recueillies en 2021 révèlent que le nombre d’immigrants a plus que doublé par rapport à la période de cinq ans précédente (Figure 1). Les immigrants représentent toujours un pourcentage plus faible de la population que dans de nombreuses autres régions du Canada (7,4 %) ; cependant, pour éviter les conséquences négatives du déclin démographique, la province espère doubler sa population d’ici 2060. Une grande partie de cette croissance proviendra de l’immigration.

La façon dont les Néo-Écossais réagiront à ces changements reste incertaine, mais de nombreux enseignants de la maternelle à la 12^e année de la province souhaitent jouer un rôle proactif et constructif afin de développer chez leurs élèves une plus grande conscience de ce que signifie être un citoyen dans un contexte de diversité ethnique, raciale et culturelle croissante. Ces dernières années, le programme scolaire de la Nouvelle-Écosse a mieux reflété la diversité qui caractérise la province depuis longtemps, en proposant désormais des cours sur les études Mi’kmaq et les études afro-canadiennes.

Mais il reste encore du chemin à parcourir. Il faut notamment accorder plus d’importance à l’enseignement de l’histoire des Canadiens d’origine asiatique. Selon une enquête menée en 2021 auprès de jeunes de 12 à 17 ans dans l’ensemble du Canada, seuls 7 % des répondants du Canada atlantique ont « beaucoup appris » sur l’internement des Canadiens d’origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, et seuls 2 % d’entre eux ont beaucoup appris sur la taxe d’entrée imposée immigrants aux Chinois. Interrogés sur l’incident du Komagata Maru en 1914, sans doute l’épisode le plus connu de l’histoire des Canadiens d’origine sud-asiatique, moins d’un pour cent des répondants ont répondu par l’affirmative (Figure 2).

Ce guide de ressources est un pas modeste mais significatif pour combler cette lacune. Il s’appuie sur les réflexions de 11 enseignants de secondaire de premier et de second cycle de Nouvelle-Écosse qui ont examiné un ensemble de matériel pédagogique sur l’histoire des Canadiens d’origine asiatique. Leur travail s’est concentré sur un sujet spécifique — la taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois — comme une sorte d’exemple ou de « cas type » sur la façon dont ce sujet et d’autres sujets similaires pourraient être intégrés dans les salles de classe de la province. Dans le cadre de leur travail, il leur a été demandé de :

1. expliquer pourquoi il est important que les élèves néo-écossais apprennent l’histoire des Canadiens d’origine asiatique ;
2. identifier les thèmes clés et les « points d’entrée » possibles pour les cours de sciences humaines existants, et ;
3. réfléchir à la façon d’aborder les questions de racisme et de discrimination qui ont façonné une grande partie de cette histoire, ainsi qu’à la façon de le faire dans différents contextes scolaires et communautaires.

Les informations ci-dessous n’englobent pas la totalité du travail de ces enseignants ; elles comprennent néanmoins un ensemble de recommandations issues de leur implication dans le sujet, une liste de ressources sur l’histoire des Canadiens d’origine chinoise, y compris du matériel pédagogique prêt à l’emploi, ainsi qu’une section supplémentaire sur l’information concernant l’histoire des Canadiens d’origine chinoise dans l’Est du Canada, tout en notant qu’il reste encore beaucoup à faire pour développer du matériel pédagogique spécifique à la Nouvelle-Écosse.

Aucun guide de ressources ne peut à lui seul illustrer l’étendue et la complexité de l’histoire des Canadiens d’origine asiatique. Nous espérons toutefois que le contenu de ce guide contribuera à attirer une plus grande attention et à mobiliser davantage de ressources nécessaires pour sensibiliser les jeunes Néo-Écossais à cette dimension essentielle de l’histoire du Canada.

Liens avec le programme scolaire

Dans leurs réflexions sur l’intégration de l’histoire des Canadiens d’origine asiatique dans l’enseignement au premier et au deuxième cycle du secondaire, les enseignants participants ont identifié des cours offrant des liens thématiques et curriculaires intéressants. Il s’agit notamment (mais pas exclusivement) des cours suivants :

• Canadian History 11 

• Citizenship 9 

• English Language Arts 

• French Language Arts 

• African Canadian Studies 11 

• Mi’kmaw Studies 11 

• Global Geography 12 

• Global History 12 

• Global Politics 12 

En outre, les enseignants ont réfléchi à deux questions primordiales : comment s’assurer que l’enseignement de l’histoire des Canadiens d’origine asiatique en Nouvelle-Écosse soit de haute qualité, et comment s’assurer qu’il soit pertinent et accessible au plus grand nombre d’élèves possible. Leurs réflexions sont synthétisées dans les recommandations suivantes.

Recommandations

1) Ne pas cacher aux élèves les réalités vécues par les communautés canadiennes d’origine asiatique.

Dans l’une des vidéos (« L’apartheid canadien »), le Canada – et en particulier la Colombie-Britannique – à l’époque de la taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois est décrit comme une « société suprémaciste blanche », comparable au système d’apartheid de l’Afrique du Sud et à la politique de « l’Australie blanche ». La puissance de ces références et de cette terminologie peut déconcerter certains enseignants et élèves. Cependant, il suffit d’examiner les expériences historiques des communautés asiatiques canadiennes pour confirmer l’exactitude et la pertinence de ces termes et de ces comparaisons.

Néanmoins, les enseignants doivent faire preuve de prudence lorsqu’ils exposent leurs élèves à ces réalités. Par exemple, les sources primaires peuvent être une arme à double tranchant. D’une part, les documents tels que les caricatures politiques, les citations et les reportages des médias aident les élèves à comprendre à quel point les attitudes racistes étaient flagrantes et répandues. D’autre part, la dureté du langage et des représentations racistes dans les images peut être traumatisante, en particulier pour les élèves racisés.

De même, les élèves devraient examiner de près les processus et les formes dans lesquels le racisme s’est institutionnalisé, quels types d’autorité ont été actifs dans le maintien de ces systèmes et, historiquement, qui a bénéficié économiquement et politiquement de ces systèmes. Les excuses officielles en tant que gestes de réparation sont une autre occasion pour les élèves d’utiliser leurs compétences de pensée critique pour poser des questions telles que celle de savoir ce qui motive ces gestes et s’ils sont efficaces.

Enfin, un enseignant a souligné l’importance d’avoir le soutien des responsables de l’école lorsque l’on aborde ce type de questions sensibles. Même si un enseignant peut prendre de nombreuses précautions pour éviter les réactions négatives d’un seul ou d’un petit nombre d’élèves (ou de leurs parents), les réactions ne sont pas toujours prévisibles. Les enseignants voudraient, en cas de malentendu, avoir l’assurance que le directeur de l’école soutient leur travail. 

2) Mettre en évidence des exemples d’action et d’alliances.

Dans son chapitre sur Halifax in Chinatown (voir la section Ressources ci-dessous), l’auteur Paul Yee présente des exemples de personnes qui, au début des années 1900, ont choisi de faire ce qui était juste, même si c’était dans le contexte social et politique de l’époque. Ces exemples comprennent notamment ce que nous appelons aujourd’hui l’alliance de la part de la communauté noire locale.

Il est important de mettre en lumière de tels exemples, car ils rappellent aux élèves que même lorsque les attitudes et les institutions racistes étaient répandues, les individus avaient encore un pouvoir d’action. Réfléchir à ces cas historiques d’action et d’alliance peut faciliter la réflexion et la discussion en classe sur les exemples actuels d’action et d’alliance. Cette réflexion peut également susciter des conversations sur l’effet spectateur et ses effets, tant dans le passé qu’à l’heure actuelle.

Trouver une pertinence et des liens avec l’est du Canada.

Dans l’ensemble, le Canada atlantique est peu sensibilisé à l’histoire des Canadiens d’origine asiatique, et notamment à la façon dont cette histoire s’est déroulée dans l’est du Canada. Cela inclut, par exemple, les similitudes et les différences entre les expériences vécues par les communautés sino-canadiennes en Colombie-Britannique et dans d’autres régions du Canada (voir les Ressources supplémentaires ci-dessous).

Bien qu’il existe des informations sur l’histoire locale des Canadiens d’origine chinoise, elles n’ont pas encore été compilées dans des ressources prêtes à être utilisées en classe. Ainsi, pour rendre l’histoire des Canadiens d’origine asiatique plus facilement accessible aux enseignants et aux élèves, il faudrait notamment développer des ressources qui montrent les liens locaux.

4) Offrir un développement professionnel pour l’enseignement de l’histoire des Canadiens d’origine asiatique.

Peu d’enseignants de Nouvelle-Écosse ont reçu une formation officielle sur l’enseignement de l’histoire des Canadiens d’origine chinoise ou d’autres domaines de l’histoire des Canadiens d’origine asiatique. Il faudrait créer des opportunités de développement professionnel qui mettent les enseignants en contact avec des experts et des membres de la communauté sino-canadienne dont les familles ont vécu cette histoire. Ces sessions devraient également aider les enseignants à développer une plus grande sensibilisation et des stratégies pour aborder les questions liées au racisme et à la discrimination qui se posent en classe.

5) Soutenir le développement de ressources en langue française.

Le développement de l’enseignement de l’histoire des Canadiens d’origine asiatique de la maternelle à la 12^e année devrait s’accompagner d’un soutien accru aux enseignants de langue française, notamment sous la forme de matériel didactique prêt à l’emploi. Si certaines informations générales sont disponibles en français, ce n’est pas le cas de la plupart des supports pédagogiques.

Il en va de même pour les sources primaires : certaines ont été produites à l’origine dans les deux langues, mais beaucoup, comme celles tirées des médias municipaux ou provinciaux, ne l’ont pas été. Les ressources vidéo et audio sont utiles pour renforcer les connaissances des enseignants, mais leur utilisation dans les classes de langue française est limitée parce que l’audio n’est disponible qu’en anglais.

En 2021, l’Institut Angus Reid a sondé des jeunes de 12 à 17 ans de tout le pays sur leurs expériences scolaires en matière de diversité et sur ce qu’ils ont appris de l’histoire du racisme et de la discrimination au Canada. Seuls trois pour cent des élèves interrogés ont déclaré avoir « beaucoup appris » sur l’incident du Komagata Maru survenu en 1914, sans doute l’épisode le plus connu de l’histoire des Canadiens d’origine sud-asiatique. En Colombie-Britannique (C.-B.), la province où cette histoire s’est déroulée, seuls 10 % des élèves ont déclaré avoir beaucoup appris à ce sujet.

Un seul point de données est limité, car il en dit peu sur la connaissance et la compréhension de cette histoire par les élèves. Il peut toutefois constituer un point de départ utile pour réfléchir à ce qui suit :

1. Dans le cadre de l’enseignement de l’histoire des Canadiens d’origine sud-asiatique au début du 20^e siècle, quelles sont les notions les plus importantes à inculquer aux élèves (p. ex. les grands thèmes)?
    
2. Dans quelle mesure le matériel pédagogique existant et les récits populaires rendent-ils compte de ce qui est le plus important? Quelles sont les autres interprétations, cadres et approches possibles de la communication narrative?
    
3. Comment le fait de se concentrer uniquement sur l’incident du Komagata Maru — et de ne pas prêter attention à d’autres événements et contextes connexes — limite-t-il la compréhension de cette histoire par les élèves?
    
4. Comment peut-on établir des liens entre cette histoire et le présent d’une manière qui soit à la fois honnête et constructive?

Ce guide de ressources a été élaboré en tenant compte de ces questions, et de bien d’autres. Il est fondé sur un examen des ressources pédagogiques réalisé par un groupe d’éducateurs et d’experts en la matière de la Colombie-Britannique (voir la section Remerciements). Il présente d’abord une synthèse des observations et des réflexions des éducateurs sur ces documents, ainsi que de leurs idées sur la façon dont nous pourrions donner à la prochaine génération de Britanno-Colombiens (et d’autres jeunes Canadiens) une connaissance plus approfondie et plus sophistiquée des débuts de l’histoire et des expériences des Canadiens d’origine sud-asiatique.

Dans le cadre de l’enseignement de l’histoire des Canadiens d’origine sud-asiatique au début du 20e siècle, quelles sont les notions les plus importantes à inculquer aux élèves (p. ex. les grands thèmes)?

• L’épisode du Komagata Maru ne peut être compris indépendamment d’un éventail et de la chronologie plus larges des expériences des migrants asiatiques, en particulier en Colombie-Britannique. Cela inclut les émeutes anti-asiatiques de 1907, les conséquences de ces émeutes et le règlement sur le voyage continu de 1908, qui a contribué à l’affrontement du Komagata Maru.  
   
• Le statut des Sud-Asiatiques en tant que sujets britanniques nous oblige à prendre en compte la dimension de l’Empire, qui distingue d’une certaine manière le statut de cette communauté de celui d’autres populations asiatiques au Canada à cette époque.
   
• L’intégration du racisme dans des lois et des politiques comme le règlement sur le voyage continu (et de nombreuses autres lois) était une tentative de leur donner un vernis de légitimité et de les faire paraître inoffensives.

Dans quelle mesure le matériel pédagogique existant et les récits populaires rendent-ils compte de ce qui est le plus important? Quelles sont les autres interprétations, cadres et approches possibles de la communication narrative?

• Dans certaines représentations de cette histoire, les Sud-Asiatiques sont décrits comme étant « provocateurs »; cela pourrait être l’occasion de mettre en évidence les dynamiques de pouvoir en jeu. Pourquoi les Sud-Asiatiques voudraient-ils venir au Canada? Qui étaient les « gardiens » qui décidaient qui étaient les personnes autorisées à entrer au Canada? Qui était considéré comme un immigrant « idéal » et qui n’était pas désiré?
   
• La communauté sud-asiatique ne doit pas être présentée uniquement comme une victime. Il y a un élément d’activisme et un récit de « résistance » qui devraient être mis en avant, car cette résistance est un point dont la communauté est fière.
   
• Les enseignants doivent se sentir à l’aise avec des termes comme la suprématie blanche, la culture de la suprématie blanche et la domination blanche de l’Empire britannique.
   
• Comment les questions de déshumanisation et d’incitation à la peur sont-elles abordées dans les représentations de cette histoire? Les enseignants sont-ils à l’affût des éléments tels que les références aux migrants sud-asiatiques en tant qu’« Hindous » pour les « différencier » et renforcer le sentiment qu’ils sont menaçants?

• Some South Asian students have a “This again?” reaction when taught about the Komagata Maru history. There needs to be more variety and different types of storytelling that offer students new and different perspectives. 

Comment le fait de se concentrer uniquement sur l’incident du Komagata Maru — et de ne pas accorder suffisamment d’attention à d’autres événements et contextes connexes — limite-t-il la compréhension de l’histoire des Canadiens d’origine sud-asiatique (et des Canadiens en général) par les élèves?

• Certains élèves sud-asiatiques ont une réaction du type « Encore ça? » lorsqu’on leur parle de l’histoire du Komagata Maru. Il doit donc y avoir plus de variété et différents types de récits qui offrent aux élèves des perspectives nouvelles et différentes.

Comment peut-on établir des liens entre cette histoire et le présent d’une manière qui soit à la fois honnête et constructive?

• Les élèves devraient explorer les interprétations actuelles du fait que le Canada est « blanc » et la façon dont cela se manifeste dans les expériences quotidiennes. La vidéo « Where are you from? » (en anglais) est une bonne ressource pour lancer cette discussion. Elle permet de mettre l’accent sur l’idée que nous nous faisons de pays comme le Canada qui sont pour les « Blancs » et que les autres (c’est-à-dire les non-Blancs) n’en font pas partie.
   
• Les élèves doivent être encouragés à lire ou à regarder les documents historiques sur ce sujet avec un œil critique. Par exemple, l’une des ressources vidéo conclut en disant que l’événement du Komagata Maru « a contribué à ouvrir la voie à une plus grande égalité ». S’agit-il d’une idée romancée? Quel est le lien entre cette notion et notre compréhension de l’héritage du racisme et de la notion persistante selon laquelle les citoyens idéaux et « véritables » du Canada sont des personnes blanches et européennes?

• Les élèves devraient également utiliser leur esprit critique pour poser des questions sur les excuses officielles et les monuments commémoratifs et analyser la façon dont les Canadiens ont réagi à ces monuments — et parfois les ont dégradés ou vandalisés. Ils pourraient également étudier la couverture médiatique récente des étudiants étrangers d’origine indienne au Canada.

À venir à l’automne 2024

La section ci-dessous contient de brèves descriptions des ressources examinées par les enseignants sur la taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois, ainsi que des remarques sur certaines d’entre elles concernant leur facilité d’utilisation et d’adaptation aux salles de classe de Nouvelle-Écosse.

Open School BC, Bamboo Shoots:Chinese Canadian legacies in BC (« L’héritage des Canadiens d’origine chinoise en Colombie-Britannique »)

Il s’agit d’une ressource très complète qui met en évidence un thème clé : « le paysage multiculturel de la Colombie-Britannique n’a pas été une progression linéaire d’une société exclusive à une société inclusive », mais plutôt un paysage dans lequel il y a eu « des périodes de contribution et de pionniers parmi différents groupes qui s’acceptaient mutuellement, puis une période de déclin dans l’exclusion et la discrimination imposée par la loi » (p. 3).

Ces documents ont été élaborés en tenant compte des six concepts de la pensée historique et comprennent des unités pour les classes supérieures du primaire et du secondaire, des photographies historiques, divers documents d’information et des dossiers d’archives contenant des documents de source primaire, des fiches d’information et de brèves entrevues audio et vidéo.

Les Ressources supplémentaires renvoient à des documents connexes, par exemple sur les relations entre les Premières nations et les Canadiens d’origine chinoise, sur l’introduction de l’unité à l’aide d’œuvres de fiction, sur l’enseignement à l’aide de sources primaires, sur les compétences nécessaires pour débattre, et d’autres encore.

Observations des enseignants sur l’adaptabilité aux classes de Nouvelle-Écosse

Les enseignants se sont concentrés sur la leçon 3 (Perspectives historiques des Canadiens d’origine chinoise en Colombie-Britannique) de l’unité de niveau secondaire (2^e cycle). Ils ont fait les commentaires suivants :

• Leur exhaustivité et le soin apporté à leur élaboration rendent ces ressources très attrayantes. Les dossiers d’archives, qui contiennent des photos et des sources primaires déjà compilées, sont également utiles.
• L’enseignant devra probablement avoir une certaine connaissance préalable du sujet pour pouvoir utiliser ces documents de manière efficace. Dans ce cas, il pourrait examiner d’autres documents de référence ou profiter des possibilités de développement professionnel (si elles existent) et/ou de l’accès à des experts en la matière.
• D’un point de vue pratique :
  • Certains termes utilisés dans les sources primaires ne seront pas familiers aux élèves (par exemple, « bref de mandamus »), ce qui obligera l’enseignant à les identifier et à les définir.
  • La qualité d’impression de certains documents de source primaire est difficile à lire. Il serait souhaitable que les enseignants créent une version séparée du texte écrit pour s’y référer.

L’Encyclopédie Canadienne, Taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois au Canada (available in French and in a Plain Language Summary)

Critical Thinking Consortium, Reasons for the Head Tax (« Les raisons de la taxe d’entrée »)

Cette ressource comprend 10 documents de source primaire d’une page (citations, caricatures politiques, médias) et quatre documents de source secondaire. La section Teacher notes (« Notes pour l’enseignant ») fournit une chronologie condensée des événements connexes, ainsi qu’un Guide d’utilisation des documents historiques et des Stratégies pour l’étude des documents historiques.

Il existe également des liens vers des ressources connexes ou complémentaires, telles que les causes des émeutes anti-asiatiques de 1907, les adolescents canadiens d’origine chinoise de 1910 à 1947, les conséquences de la loi sur l’exclusion des Chinois, parmi d’autres.

Observations des enseignants sur l’adaptabilité aux classes de Nouvelle-Écosse

• L’ensemble des documents primaires est très varié, ce qui aiderait les étudiants à comprendre les nombreuses façons dont le racisme a été exprimé – dans les documents officiels, dans les déclarations des responsables politiques aux médias, sous forme visuelle (par exemple, les caricatures politiques), etc.
• Comme pour toute autre utilisation de documents de source primaire, les enseignants devront préparer les élèves au langage et aux images racistes et prendre les précautions nécessaires.

Vancouver Sun (vidéo, 4:58), Canadian apartheid: Chinese Head Tax and racism’s legacy (« L’apartheid canadien : La taxe d’entrée imposée aux Chinois et l’héritage du racisme »)

Voices into Action, Unité 4, Chapitre 4 : L’immigration chinoise

Cette ressource donne un aperçu rapide de l’histoire, en commençant par l’imposition de la taxe d’entrée, puis la Loi sur l’exclusion des Chinois, l’abrogation de la loi et les efforts de réparation. Elle comprend une courte vidéo (quatre minutes), une chronologie des événements pertinents, de brèves informations générales, des questions de discussion et cinq options d’activités prêtes à l’emploi.

Adaptation aux classes de Nouvelle-Écosse

Ces documents sont plus « légers » que certaines des autres ressources, ce qui en fait une bonne option pour les enseignants qui souhaitent stimuler la réflexion des élèves sur des questions fondamentales, mais qui n’ont pas beaucoup de temps à consacrer à la préparation. Les questions de discussion et les idées d’activités seraient relativement faciles à traduire en français.

Paul Yee, “Halifax: From Sea to Shining Sea,” (« Halifax : De la mer à la mer brillante ») dans Chinatown: An Illustrated History of the Chinese Communities of Victoria, Vancouver, Calgary, Winnipeg, Toronto, Ottawa, Montreal and Halifax (« Une histoire illustrée des communautés chinoises de Victoria, Vancouver, Calgary, Winnipeg, Toronto, Ottawa, Montréal et Halifax ») (disponible à la bibliothèque publique de Halifax).

Autres ressources

Musée canadien de l’immigration du Quai 21, Acte de l’Immigration Chinoise, 1885

Musée sino-canadian (Chinese Canadian Museum), The faces & places of those who owned C.I. Certificates (« Les visages et les lieux de ceux qui possédaient des certificats d’immigration chinoise (C.I.) »)

Présente des images de personnes – dont beaucoup d’enfants – qui ont reçu un certificat d’immigration chinoise (C.I.). Deux d’entre elles, toutes deux des enfants, se trouvaient en Nouvelle-Écosse (Halifax et Glace Bay)

Knowledge Network (série de vidéos), British Columbia :An untold history (« Colombie-Britannique : Une histoire méconnue ») (gratuit avec inscription). Voir Episode 3: Migration + Resilience (« Épisode 3 : Migration + Résilience ») ; les 45 premières minutes offrent un superbe aperçu de l’histoire des Canadiens d’origine asiatique avant la Seconde Guerre mondiale (y compris un segment sur la taxe d’entrée).

Musée canadien de l’histoire, « Conseils pour l’enseignement de sujets historiques difficiles » (disponible en français)

Fédération des enseignants de la Colombie-Britannique, Making space: Teaching for diversity and social justice throughout the K-12 curriculum (« Créer de l’espace : Enseigner la diversité et la justice sociale tout au long du programme scolaire de la maternelle à la 12^e année »)

Facing History and Ourselves, Preparing students for difficult conversations (« Préparer les élèves à des conversations difficiles »)

Learning for Justice, Let’s talk: Facilitating critical conversations with students (« Parlons-en : Faciliter les conversations critiques avec les élèves »)

Ressources supplémentaires : canada atlantique

Nouvelle-écosse

Albert Lee, Chinese Canadians on the East Coast (« Les Canadiens d’origine chinoise sur la côte Est »), Saltscapes Magazine; une version plus courte des expériences d’Albert – et de sa famille – en Nouvelle-Écosse est disponible ici.

South-end house helps tell story of Chinese community in Halifax, (« Une maison du sud de la ville témoigne de l'histoire de la communauté chinoise à Halifax »)CBC, 29 juillet 2022.

(Vidéo) Chinese business history with photographer Albert Lee (« L’histoire des entreprises chinoises avec le photographe Albert Lee »), série documentaire Why Halifax.

Autres provinces de l’atlantique

Greg Mercer et Jimmy Huang, Monks, money and the fierce debate over PEI's scarce land (« Moines, argent et débat acharné sur les terres rares de l’Î.-P.-É. »), Globe and Mail, 12 août 2023. Il pourrait s’agir d’une étude de cas intéressante pour comparer les expériences des nouveaux arrivants d’Asie aujourd’hui et dans le passé, y compris la manière dont ils sont perçus par les habitants.

Étude de cas de terre-neuve

Même si cette province ne faisait pas partie du Canada à l’époque, Terre-Neuve-et-Labrador constitue néanmoins une étude de cas utile sur la façon dont les membres de la communauté chinoise y ont gagné leur vie, notamment en ouvrant des entreprises prospères telles que des cafés et des blanchisseries.

Pour rappel, lorsque les premiers immigrants chinois ont commencé à arriver à Terre-Neuve à la fin des années 1800 et au début des années 1900, certains missionnaires locaux s’étaient rendus en Chine et connaissaient donc assez bien la culture de cette population. Cependant, avec l’accélération de l’immigration chinoise (plus de 50 Chinois sont arrivés en une seule journée en 1904), des attitudes négatives ont commencé à se faire jour au sein de la population. Ces attitudes sont décrites dans des articles de journaux locaux (voir Autres informations ci-dessous).

En 1906, Terre-Neuve adopte sa propre taxe d’entrée en vertu de la Loi sur l’immigration des personnes chinoises, qui stipule que chaque Chinois entrant à Terre-Neuve devra s’acquitter d’une taxe de 300 $. Cette taxe d’entrée, adoptée avant que Terre-Neuve ne rejoigne le Canada en 1949, est un aspect unique de l’histoire de l’immigration chinoise dans le Canada atlantique d’aujourd’hui.

Brève chronologie des événements :

1895 : Ouverture de la première blanchisserie chinoise à Terre-Neuve par les premiers immigrants chinois installés.

1906 : La Loi sur l’immigration des personnes chinoises (taxe d’entrée à Terre-Neuve) entre en vigueur.

1949 : Terre-Neuve se joint au Canada ; la taxe d’entrée de Terre-Neuve est abrogée.

2006 : Le gouvernement de Terre-Neuve présente des excuses officielles 100 ans après l’introduction de la taxe d’entrée à Terre-Neuve (voir le communiqué de presse). Le gouvernement fédéral présente également ses excuses.

2010 : Un monument dédié à la taxe d’entrée imposée aux Chinois de Terre-Neuve est érigé à Saint-Jean de Terre-Neuve pour honorer la mémoire des immigrants chinois qui se sont installés au Canada.

Autres informations

• Heritage Newfoundland and Labrador fournit une brève description de l’histoire des Canadiens d’origine chinoise dans la région.
• La Newfoundland & Labrador Historical Society propose une présentation vidéo intitulée From a Sojourner's Life to Family Reunification: Reflections on the Experiences of Chinese Immigrants in Newfoundland, 1890s-1950s, (« De la vie d’un voyageur à la réunification familiale : Réflexions sur les expériences des immigrants chinois à Terre-Neuve »), par Miriam Wright et Robert Hong.
• L’initiative des archives numériques de l’Université Memorial possède une collection de courts articles de journaux, commençant par la première arrivée connue de résidents chinois en 1895, ainsi que des rapports sur leurs entreprises et des incidents d’hostilité, voire de violence, à leur égard.
• Voir également Miriam Wright, The most modern dining hall in the city: Chinese immigrants, restaurants, and social spaces in St. John’s, Newfoundland, 1918–1945 (« Le réfectoire le plus moderne de la ville : Les immigrants chinois, les restaurants et les espaces sociaux à Saint-Jean de Terre-Neuve, 1918-1945 »).

Graphiques à utiliser en classe

Les enseignants ont évalué une série de graphiques en fonction de leur pertinence pour aborder les thèmes de l’immigration historique et contemporaine, de la race et de l’inclusion. Les graphiques ci-dessous sont ceux qui ont été jugés les plus aptes à stimuler la réflexion et la discussion. Chaque graphique est accompagné de questions des enseignants, d’idées d’utilisation en classe et de commentaires.

Voir les téléchargements en haut.

• L’Encyclopédie canadienne : Komagata Maru
   
• Historica Canada (vidéo) : « Les migrants sikhs qui ont défié la loi d’immigration canadienne » (environ 7 minutes)
  • Consulter également la ressource d’apprentissage Komagata Maru
     
• Ville de Vancouver (vidéo) : Remembering Komagata Maru (en anglais) (10:44)
   
• Open School BC : Saffron threads: Exploring South Asian culture, history, and heritage (en anglais)
  • Plans d’activités pour tous les niveaux scolaires, notamment les études sociales de la 7^e à la 9^e année, Design a South Asian museum exhibit (en anglais), et de la 10^e à la 12^e année, Canada’s immigration policies and the Komagata Maru (en anglais)
  • Brefs documents d’information (en anglais) sur les débuts de l’immigration, les Canadiens d’origine sud-asiatique et d’autres sujets.
     
• Sikh Heritage BC : plans de cours pour divers sujets historiques et culturels, notamment :
  • Sikh migration (en anglais)
  • Who is Canadian? (en anglais)
  • Komagata Maru apologies (en anglais)

Voir également la série d’affiches (en anglais) téléchargeables et conçues pour être exposées en classe. La série présente de nombreux personnages historiques et des aspects de l’héritage sikh au Canada.

• Nameless Collective podcast (en anglais) : épisodes sur de nombreux sujets historiques concernant l’histoire des Canadiens d’origine sud-asiatique. Par exemple, écoutez les épisodes suivants :
  • Country of origin (en anglais)
  • White Canada forever (en anglais)
  • Detained and deported (en anglais)
     
• Critical Thinking Consortium (CT2) : ressources connexes comme Causes of the 1907 Anti-Asian riots (en anglais) et Government response to the 1907 Anti-Asian riots (en anglais), qui comprennent des collections de documents de source primaire.
   
• Knowledge Network (vidéo) : British Columbia: An untold history (en anglais), en particulier l’épisode 3 : « Migration + Resilience » (58:05); les 45 premières minutes sont une introduction captivante à l’histoire des Canadiens d’origine asiatique, de l’arrivée des premiers migrants chinois à l’internement des Japonais.
   
• Dictionnaire biographique du Canada : Kaur (Kor), Harnam : l’une des rares histoires disponibles de femmes canadiennes d’origine sud-asiatique qui sont arrivées au Canada au début des années 1900.
   
• Amrita Kauldher, éducatrice canadienne d’origine sud-asiatique, raconte comment son enfance dans une petite ville du nord de la Colombie-Britannique a illustré la nécessité d’une pédagogie antiraciste dans l’article « Stories of resistance: Resilience in the face of racism in education » (en anglais), publié dans le BCTF Teacher Magazine (2020).
   
• Challenging Racist “British Columbia”: 150 Years and Counting: chapitre 4, « Resilient communities: South Asia and beyond » (en anglais). Voir également l’espace pour les enseignants (en anglais) pour obtenir une liste de questions à poser avant et après le chapitre et des questions de réflexion critique.
   
• Minutes du patrimoine (vidéo d’une minute) : Paldi, la première « communauté multiculturelle conçue par ses habitants » (en anglais) en C.-B.
   
• Épisode de la balado The Secret Life of Canada de CBC Radio (environ 32 minutes) sur le marché Punjabi (The Punjabi market [en anglais]).

À venir à l’automne 2024

La Fondation Asie Pacifique du Canada (FAP Canada) tient à remercier les personnes suivantes :

Éducateurs de la Colombie-Britannique : Shamilla Birring, Sabrina Deo, Amrita Kauldher, Kelsey Lee, Amandeep Parmar, Jasleen Sidhu et Elaine Su.

Éducateurs de la Nouvelle-Écosse :  Zach Ackerson, Ben Clendenning, Josh Foote, Danielle Gauthier, Nikki McCormick, Christina McKay, Devin McKay, John MacKenzie, Taunya Pynn Crowe, Bianca Ridler et Ian Shaw.

Éducateurs de l’Ontario : Timothy Au, Gail Bedeau-Hopkinson, Lindsey Berthiaume, Sandra Quan-D'Eramo, Sherry Pom Foreman, Debbie Huang, Stella Kim, Linda Kwan, Mary Hanna Reyes Marshall, Megan Patullo, Irene Peng, Louise Puevas, Thao Nguyen, Celia Saroya, Izumi Scherer et Steve Yamada.

La FAP Canada remercie Dominque Bautista, Andrea Geiger, Albert Lee, Catherine Oikawa, Milan Singh, Sharanjit Kaur Sandhra, Kelly Tang et Henry Yu pour avoir partagé leur expertise et leur aide à la recherche.

Nous remercions également Wendy Driscoll de la Nova Scotia Social Studies Teachers Association (« Association des professeurs d’études sociales de Nouvelle-Écosse ; Christine Paget de la B.C. Social Studies Teachers' Association (« Association des enseignants en études sociales de la Colombie-Britannique »), l’Asian Canadian Educators Network (ACENet, « Réseau des éducateurs canadiens asiatiques ») et l’UBC Initiative for Student Teaching and Research in Chinese Canadian Studies (« Initiative pour l’enseignement et la recherche en études canadiennes chinoises de l’Université de la Colombie-Britannique ») pour leur soutien. 

Nous remercions le Gouvernement du Canada pour son soutien [financier].

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À propos de la FAP Canada

La Fondation Asie Pacifique du Canada (FAP Canada) est une organisation à but non lucratif qui se consacre aux relations du Canada avec l’Asie. Notre mission est d’être le catalyseur de l’engagement du Canada avec l’Asie et le pont entre l’Asie et le Canada. Nos recherches fournissent des informations, des points de vue et des perspectives de haute qualité, pertinents et opportuns sur les relations entre le Canada et l’Asie. Depuis 2017, nous nous sommes également engagés à soutenir des programmes qui aident les jeunes Canadiens à mieux connaître et comprendre l’Asie par le biais de notre projet de programme d’études Asie-Pacifique.